« … avec des mots tout simples… » Ben oui, quoi, « apodictique », « potomanie », « un putatif oxymore », « trémulant »… Rien que des mots que l’on ne cesse d’entendre. Au point que c’en est lassant… (« Je prends toujours mon expresso avec deux sucres apodictiques », « Non, Toto, tu ne dois pas dire « Grand-Mère sucre les fraises » mais « Elle est atteinte d’une trémulation putative »). Allez savoir pourquoi Gougenheim a oublié de mettre ces mots tout simples dans la première tranche de 1500 mots de son « français fondamental ». Il serait temps de réparer une telle négligence.
Ah ! « la queue de gouleyant petit anchois » ! Merci de me rappeler les saveurs incomparables de ce breuvage que l’on déguste entre salar et paramo (le millésime 1998 est sublime). L’anchois produit sur les pentes argentines de l’Aconcagua, vieilli en fût de chêne puis mis en bouteille à l’hacienda est long en bouche, il possède une robe sombre, ses saveurs d’abord végétales évoluent au fil des années vers des parfums plus minéraux, il accompagne admirablement un cabernet-sauvignon pêché dans les eaux froides du courant de Humboldt et braisé durant plus de trois heures dans une infusion de feuilles de coca ce qui donne à la chair une tendreté incomparable tout en révélant une sapidité sauvage propre aux profondeurs abyssales.
Un grand merci pour ce pastiche sans doute très réussi. Le pastiche est un inlassable pourvoyeur d’économies de temps et d’argent : je n’ai jamais lu Eric Laurrent et ce texte m’a immédiatement convaincu que j’aurais tort de le faire.
Gourmet
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Par : Gourmet
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